TESTO DEL LIED
"L'étrangère"di Émile Deschamps (1791-1871)
Oh, j'ai rêvé d'une étrangère,
Plus douce qu'un enfant qui dort,
Puis soudain rieuse et légère,
Comme la fée aux cheveux d'or.
C'était, parmi les filles d'Eve,
Une blonde soeur d'Ariel,
Qui venait me parler du ciel . . .
Je vous vois; vous n'êtes pas un rêve.
Oh, j'ai rêvé que ce bel ange
Passait, chantant sur nos chemins;
Et moi, saisi d'un charme étrange,
De loin, je lui tendais les mains.
Et, comme le flôt qui s'élève,
Je sentais mon coeur se gonfler,
Et ma vie en pleurs s'en aller . . .
Regardez ce n'est plus un rêve.
Oh, j'ai rêvé; car dans ce monde
J'ai tant de bonheur en rêvant,
Que, voyant ma peine profonde,
Vint à moi la divine enfant.
Et qu'alors - faut-il que j'achève?
Tremblante, elle me dit tout bas:
"Meurs-tu d'aimer? Oh! ne meurs pas!"
La, hélas! ce n'était qu'un rêve.