TESTO DEL LIED
"Les Courtisanes égyptiennes"di Pierre Louys (1870-1925)
Je suis allée avec Plango chez les courtisanes
égyptiennes, tout en haut de la vielle ville. Elles ont des
amphores de terre, des plateaux de cuivre et des nattes jaunes
où elles s'accroupissent sans effort.
Leurs chambres sont silencieuses, sans angles et sans encoignures,
tant les couches successives de chaux bleue ont émoussé
les chapiteaux et arrondi le pied des murs.
Elles se tiennent immobiles, les mains posées sur les
genoux. Quand elles offrent la bouillie, elles murmurent : "
Bonheur. " Et quand on les remercie, elles disent : " Grâce
à toi. "
Elles comprennent l'hellène et feignent de le parler mal pour
se rire de nous dans leur langue ; mais nous, dent pour dent, nous
parlons lydien et elles s'inquiètent tout à coup.