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George Gershwin

Brooklyn, 26 septembre 1898
Los Angeles, 11 juillet 1937

 
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"Il vaso blu" (1920), huile sur toile, 49.5 x 52 cm, du peintre Giorgio Morandi, contemporain de George Gershwin (Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Dusseldorf)

biographie, Ouvres, Lieder
(approfondissement)

George Gershwin

( Jacob Gershovitz), Américain
Né à Brooklyn le 26 septembre 1898
Mort à Beverly Hills Californie le 11 juillet 1937

A) Oeuvre pour orchestre
B) Oeuvre pour piano
C) Oeuvre lyrique

26 septembre 1891
Jacob Gershvin naît à Brooklyn, à New York, de parents juifs fraîchement immigrés de Saint-Pétersbourg. Le patronyme de son père est Gershovitz.
6 décembre 1896
Son frère Israel Gershvin – qui se fera connaître comme librettiste et parolier sous le nom d’Ira Gershwin – naît dans le Lower East Side de Manhattan, à New York.

1914
Jacob Gershvin devient « démonstrateur de chansons » (song plugger) chez Jerome H. Remick & Co, un éditeur de musique de Tin Pan Alley, à Manhattan.

26 mai 1919
La comédie musicale La La Lucille est créée au à Broadway ; Jacob Gershvin en a entièrement composé la musique.

1920
Le célèbre chanteur Al Jolson enregistre une chanson que Jacob a écrite en collaboration avec son frère Ira : Swanee connaît un succès fulgurant. Jacob Gershvin devient George Gershwin.

1924
Lady be Good !, dont George a composé la musique et Ira écrit toutes les paroles, triomphe à Broadway, avec Fred Astaire ; deux des chansons de cette comédie musicale, Fascinating Rhythm et Oh, lady, be good !, vont devenir des standards.

12 février 1924
À l’Aeolian Hall de New York, George Gershwin créée avec l’orchestre du jazzman Paul Whiteman\ une œuvre pour piano et orchestre, Rhapsody in Blue, dont l’orchestration a été supervisée par Ferde Grofé. L’œuvre fera le tour du monde dans son orchestration pour grand orchestre réalisée en 1926 par Grofé.

3 décembre 1925
Le Concerto pour piano en fa majeur est créé au Carnegie Hall de New York par le compositeur au piano et ses commanditaires, l’Orchestre symphonique de New York et le chef Walter Damrosch ; cette œuvre achève de poser Gershwin comme le musicien américain le plus en vue de l’époque.

22 novembre 1927
La comédie musicale Funny Face triomphe à l’Alvin Theatre de Broadway ; une de ses chansons est la célèbre ’S Wonderful.

13 décembre 1928
An American in Paris est créé à New York, par l’Orchestre philharmonique de New York sous la direction de Walter Damrosch ; ce poème symphonique est écrit en souvenir d’un voyage en Europe de mars à juin 1928. En 1951, Vincente Minnelli en tirera un film-ballet célèbre, avec notamment Gene Kelly, Leslie Caron et Georges Guétary.

14 octobre 1930
La comédie musicale Girl Crazy est créée à l’Alvin Theatre de Broadway ; sa chanson I Got Rhythm sera reprise par tous les grands du jazz.

16 août 1932
Cuban Overture pour orchestre, est créé à New York par l’Orchestre philharmonique de New York sous la direction d’Albert Coates.

30 septembre 1935
Porgy and Bess, « opéra populaire » (folk opera) en trois actes sur un livret de Du Bose Heyward d’après son roman Porgy (1925) et élaboré en collaboration avec Ira Gershwin, est créé au Colonial Theater de Boston sous la direction d’Alexander Smallens. Échos du jazz et chansons populaires s’y unissent en un mélange très original ; d’innombrables jazzmen – Miles Davis lui consacrera un album en 1958 – improviseront sur des airs de Porgy and Bess : Summertime, I Got Plenty o’ Nuttin’, It Ain’t Necessarily So...

11 juillet 1937
George Gershwin meurt à Hollywood, en Californie, d’une tumeur au cerveau mal diagnostiquée.

17 août 1983
Ira Gershwin meurt à Beverly Hills, en Californie.

Les œuvres et la personnalité de George Gershwin témoignent de ce que furent les années folles d’un peuple qui a perdu à jamais son regard d’enfant. Il serait donc vain de chercher à savoir si le compositeur a « fait école ». En réalité, il incarne une certaine réussite « made in U.S.A. » de la première moitié du XXe siècle, ses compositions musicales sont autant de bandes sonores illustrant le monde dans lequel il vécut : de la conquête de Cuba aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, en passant par les rampes de Broadway et les projecteurs d’Hollywood.
De la célèbre Rhapsody in Blue à Porgy and Bess, du Concerto en fa à Un Américain à Paris, Gershwin est un compositeur classique, n’en déplaise à quelques musicologues grincheux. Mais il a commis le crime, impardonnable aux yeux de certains, de composer des centaines de chansons à succès, et de produire des dizaines de revues musicales et de films qui firent courir un public populaire. Il vécut libre, riche, heureux. Sa mort, aussi tragique qu’absurde, ressemble à celle d’un héros de Francis Scott Fitzgerald.

Jacob Gershovitz est né le 26 septembre 1898 à Brooklyn, de parents juifs russes fraîchement émigrés de Saint-Pétersbourg. Il est élevé dans le ghetto new-yorkais du Lower East Side, dans le grouillement passionné de vies que l’on recommence. Champion de patin à roulettes, excellent joueur de base-ball, cancre et chahuteur en classe, son éducation se fait dans la rue. Dès l’âge de six ans, on l’aperçoit, bien loin de chez lui, du côté de la 125e Rue, écoutant avec passion les premiers airs du jazz et du ragtime. Il apprend les rudiments du piano sur un vieil instrument acheté pour son frère Ira, l’intellectuel de la famille. Il mêle Chopin, Liszt\, Rubinstein, Debussy, Wagner et Scott Joplin, passe ses soirées aux concerts les plus variés. À l’âge de seize ans, il informe sa mère qu’il a trouvé un poste de « démonstrateur de chansons » chez un éditeur de Tin Pan Alley, quartier de Manhattan où surgit la pop musique. Il y restera un an, faisant la connaissance des futurs rois du « show-biz », comme son excellent ami Fred Astaire. Il idolâtre le compositeur Jerome Kern (Show Boat) et Irving Berlin (Alexander’s Ragtime Band). Et, en 1919, la chance survient : Al Jolson\, célèbre chanteur, s’empare de Swanee, qu’il vient d’écrire. Une année plus tard, Jacob Gershovitz devient George Gershwin... et millionnaire.

Musicalement, ses qualités d’improvisateur et de mélodiste de génie continuent à surpasser ses connaissances en harmonie et en contrepoint. Un promoteur musical, Paul Whiteman (qui se dit le Roi du jazz) lui commande une pièce concertante, et lui adjoint un orchestrateur, Ferde Grofé. La création de Rhapsody in Blue a lieu le 12 février 1924. Certains critiques iront jusqu’à affirmer qu’il est un compositeur plus important que Stravinsky... De fait, il vient d’ouvrir la porte à un nouveau genre, le jazz concerto, dont le chef-d’œuvre, le Concerto en fa, sera créé à Carnegie Hall, le 3 décembre 1925. À vingt-sept ans, il est le plus célèbre des compositeurs américains.
Dès lors, ses travaux dominent la scène internationale. En 1925, les mélodies de la revue Tip-Toes remportent un triomphe ; il s’essaye aussi à composer timidement des œuvres de musique de chambre, ainsi les très remarquables Préludes pour piano. Son style s’affine, ses connaissances s’accroissent. Mais il reste le contraire d’un intellectuel, et préfère les démonstrations sportives aux joutes cérébrales, les succès féminins aux recherches culturelles.

Au cours d’un voyage en France, il rencontre Ravel à qui il demande de lui donner des cours de composition. « S’il est vrai que vous gagnez des centaines de milliers de dollars avec vos chansons, c’est plutôt à vous de me donner des leçons », lui répond le grand compositeur basque. Il est vrai que des mélodies comme Lady Be Good font des ravages dans le monde entier. Il dépense des fortunes en tableaux de Chagall\, Modigliani, Picasso, Rouault, Utrillo, et se constitue une importante collection. Il peint lui-même pendant ses loisirs avec un certain bonheur ; son portrait d’Arnold Schönberg est resté célèbre. Ses succès restent des succès de Broadway où le talent, le flair, le sens commercial, la remise en question de soi et les traits de génie se succèdent. En 1927, le triomphe de Funny Face est inimaginable... Il poursuit son œuvre en composant Un Américain à Paris à partir de sketches notés pendant son voyage en Europe. En 1930, la revue Girl Crazy bat tous les records de recettes. La chanson I Got Rhythm est reprise par tous les grands du jazz. La même année, il pulvérise les recettes cinématographiques avec un film d’une rare stupidité, Delicious.
En 1932, son frère Ira reçoit le prix Pulitzer pour les paroles d’un nouveau chef-d’œuvre dont George a écrit la musique, Of Thee I Sing, la première revue satirico-politique de l’histoire américaine.

En 1934, il prend la décision de composer une « œuvre sérieuse », un véritable opéra américain, Porgy and Bess, qui sera créé le 30 septembre 1935, et recevra un accueil mitigé : le public des revues musicales n’y trouve pas son compte ; les amateurs d’opéra jugent l’ouvrage « trop populaire »... Mais les mélodies, elles, feront leur chemin, à travers les clubs de Harlem. Ce sera son seul succès posthume, et incontestablement le plus mérité.

Pour des raisons économiques, Gershwin se voit obligé de quitter son cher Broadway en 1936. Seul le cinéma peut lui permettre de maintenir son incroyable train de vie. Il signe un contrat avec R.K.O. pour une série avec Ginger Rogers et Fred Astaire. Ce seront Shall We Dance et A Damsel in Distress (avec Joan Fontaine qui a remplacé Ginger Rogers) : des chansons comme They Can’t Take That Away From Me et A Foggy Day attestent de la forme magnifique dans laquelle se maintient le jeune compositeur, qui côtoie de près des actrices comme Simone Simon et Paulette Goddard.

Il se plaint, cependant, de maux de tête et de vertiges. Les contrôles médicaux de routine ne montrent rien ; il s’oppose à des examens sérieux et, le 9 juillet 1937, tombe brutalement dans un profond coma. Un chirurgien diagnostique une tumeur au cerveau. Il tente une intervention le 11. Gershwin meurt sans avoir repris connaissance.

Le « Robin des Bois » de la musique a vécu : il laisse une empreinte aussi charmante que personnelle et durable dans l’histoire de la mu

Eric Lipman
Écrivain

texte de Didier Descouens (email)
mailto: italianopera

A) Oeuvre pour orchestre
B) Oeuvre pour piano
C) Oeuvre lyrique

 
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Ouvres de George Gershwin

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